Maam Kumba Bang: Mythe ou Légende?

Une oeuvre radiophonique de Mbaye Diop, Eric Desjeux, Jonathan Frigeri

Ce documentaire a reçu le premier prix du festival de création radio SOHNOR 2023 à Bern (Suisse) et le Prix Oeuvre Numérique URTI/UNESCO en compétition internationale à Yaounde (Cameroon)

Pour 2022, l’IIRRM développe un projet avec des partenaires et collaborateurs locaux au Sénégal. L’équipe de l’IIRRM a passé du temps à Saint-Louis pour recueillir des histoires sur le mythe vivant de Maam Kumba Bang, la déesse du fleuve changeante et volatile qui préside à l’embouchure du fleuve Sénégal, là où s’opère la rencontre avec l’océan Atlantique. 

Mythe ou Légende?

Proche de l’embouchure du fleuve Sénégal se jetant dans l’océan atlantique, il est un endroit ou plusieurs endroits ou voir même aucun endroit, connu comme la maison de Maam Kumba Bang, génie tutélaire de la ville de Saint Louis. Dépeinte sous les traits d’une femme à la beauté incomparable ou d’une vielle aux mains plissées ou encore d’une sirène à la peau écailleuse, elle est entourée d’un halo de mystères. La signification de Maam Kumba Bang à Saint Louis dépasse les croyances et les offrandes. Chez les pêcheurs du quartier de Guet-Ndar sur la Langue de Barbarie à Saint Louis, la sécurité des pêcheurs et la générosité de la pêche dépendent de la volonté de Maam Kumba Bang. Pour d’autres l’offrande à Maam Kumba Bang est obligatoire pour accéder au fleuve en tout sécurité. Pour d’autres encore c’est au fleuve qu’on fait l’offrande, dans le but de sacraliser la nature et la respecter. Tout les aspects de cette histoire, que ce soit de l’ordre de croyance en des mondes invisibles ou de l’ordre d’une fonction sociale font ainsi que l’ascendant de la déesse est cruciale et dicte encore aujourd’hui le comportement à adopter vis-à-vis du fleuve.

Le genre de l’œuvre radiophonique est un hybride entre fiction et documentaire. Cette hybridation entre fiction et réalité se retrouve d’ailleurs dans l’histoire même de Maam Kumba Bang, entre légende et mythe.

À travers cette enquête nous voudrions souligner l’importance du “verbe”, qui possède une puissance mystérieuse, par le fait que les paroles créent les choses. L’immensité de la parole est un de ses attributs fondamentaux, c’est au moins l’attitude qui prévaut dans la plupart des civilisations africaines.

La parole n’est pas seulement un instrument de communication; c’est l’expression par excellence, elle confère la plénitude et développe toutes les puissances vitales, enferme et possède en soi la force créatrice, mais elle est surtout révélatrice. C’est pourquoi elle a un caractère hermétique et est pleine de valeurs symboliques, ambiguës, d’allusions et de sous-entendues. Elle est aussi le principe de la cohésion sociale. A travers la parole se met en place la connaissance de toutes les vérités, les religieuses, celle de la réalité du monde et de la vie, et encore celle de la société. C’est par son biais que la transmission de la sagesse est faite. (Tradition et littérature orale en Afrique noire – Mario Corcuera Ibáñez)


avec, par ordre d’apparition:

Louis Camara (écrivan), Fatima Fall (directrice du CRDS), Amadou Lamine Diagne (habitant de Guet Ndar), Abdoul Hadir Aïdara (historien), El Hadj Makhou Mbengue (président régional des communicateurs traditionnels), Fehe Sarr (Doctorant), Index Ñuul Kukk (président de l’association Bëccëgu Ndar Kamm), Ilimane Diop (artiste peintre), Fatou Banda Diop (habitante de l’île de Saint-Louis), Les élèves du lycée Ameth Fall, Said Mouhamed Ba (professeur de lettre), Mansour Abaye (marabout), Seyni Gueye (piroguier), Naata Diallo (fils de Seydou), Soukeyna Niang (habitante de Guet Ndar)

Musique de
Abdoulaye Sylla (kora), Dara Guissé (xalam), Cheikh Baye Fall (percusion), Pape Mbaye (xalam). Index Ñuul Kukk (rap), Fehe (rap)

Doublage par
Mbaye Diop et Khady Ndiaye

Prise de son réalisée à St Louis, Sénégal, en Mai 2022
Montage au studio de l’IIRRM à Genève, Suisse, en Août 2022
Mixage et postproduction au Studio of the White Worm à Bruxelles, Belgique, en Septembre 2022

Une production de l’Institut International de Recherche sur la Radio et la Magie

Avec le soutien de Pro Helvetia Johannesburg, la Fondation Suisse pour la Radio et la Culture, et Swissperform

Un grand remerciement au CRDS, Radio Teranga FM, Lycée Ameth Fall, Ndar Ndar Music & Café, le Mix Club, Bernard et Catherine Desjeux, Idy Diallo, Majnun, Selene Mauvis, les habitants de Guet Ndar et Maam Kumba Bang.

écouter sur IIRRM ou ici:

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